Under the night sky [Theodora]

Les nuits d'été n'ont jamais été celles qu'il préférait. Bien trop claires, trop douces, et surtout pas assez calmes, nombres de couples trouvant bien plus plaisant de sortir de leur petit chez soi pour gouter à la douceur des nuits estivales pour se bécoter sur les bancs publics dans un méprit totale pour les passants. Écœurant. Oui, l'été était bien la saison la plus déplaisante pour Chae Ryul, trop d'amour et de petites fleurs qui hantaient chacun de ses pas, et finalement pas assez de sang ni de meurtres. Pourtant ce soir là, tout fut différent, la chaleur avait finalement fait apparaître dans le doux ciel bleu de lourd nuages noirs et menaçant qui rythmée la soirée de coups de tonnerres violents. Il n'en fallu pas plus pour qu'un rideau de pluie ne se mette a inonder les rues pavées que chaque petit couples ivres de bonheurs et de rires ne se mettent à chercher un abris. Les rues seraient bientôt vides et rien ne lui ferait plus obstacles, rien ne l'empêcherait d'aller causer méfaits sur méfaits dans les ruelles les plus glauques du Londres magiques. Il avait attendu cela depuis si longtemps, qu'il pouvait sentir son cœur s'emballer et voir ses mains trembler d'excitation: drogué par la mort il s'apprêtait à en faire une overdose dont il sortirait revigoré. Oui, drôle de personnage que ce sorcier, étrange et angoissant, c'est maintenant qu'il claque la porte de ce petit appartement presque vide qu'il occupe. Il ne donne pas vraiment d'importance à ce lieu ni à ce qui se trouve dedans, il n'a jamais accordé d'importances aux choses matérielles et n'en accordera surement jamais, il ne vit que pour donner la mort, juste pour regarder la vie quitter petit à petit les yeux parfois bien vifs de ses victimes. C'est une passion comme une autre juste un peu plus dangereuse pour ce qui oserait le regarder de travers, ou tout simplement croiser son chemin au hasard d'une rue déserte. Le destin est souvent cruel avec les moutons qui le suive, mais lui l'est encore plus en se faisant ange de la mort aux sévices sadiques et imaginatifs.

La pluie battante à déjà remplis les trous de la chaussée, l'eau déborde des rigoles et le son assourdissant de cette grosse averse engloutissant jusqu'au son de ses pas. Personne ne se promène plus dans les rues, plus personne ne regarde par la fenêtre avide d'une curiosité malsaine ou d'une voyeurisme exagéré... Nulle personne pour venir le déranger, juste le pluie qui ruisselle sur lui, coulant le long de ce grand manteau noir qui ne le rend que plus inquiétant, ses cheveux goutant un peu plus à chaque instant sur son visage pale et ténébreux à la fois. Il marche, arpente les rues silencieusement comme un prédateur à la recherche de sa nouvelle victime, il n'a pas la moindre idée de qui cela pourra être, il a juste envie de sentir cette odeur de sang charger l'air, il souhaite juste voir l'éclat des étoiles, de la lune, se refléter dans une mare de sang. Oui, c'est bien là ce dont il a envie. Une envie folle, irrépréhensible, il en éprouverait une rage folle s'il ne pouvait faire couler le doux nectar divin sous la pluie battante. Psychopathe engoncé dans son long manteau alourdie par le poids de l'eau il continue à marcher droit sous la pluie battante, la démarche assurée, traquant la moindre ombre qui trahirait la présence de ses pauvres moutons qui n'auraient pas eut la présence d'esprit de courir se cacher non pas de ce déluge mais du bien méchant loup qui rode.
Mais finalement il n'aura nullement besoin de getter les ombres car déjà la porte d'un pub proche de la s'ouvre laissant sortir un homme dont la démarche ne semble pas vraiment assurée. Il titube et trébuche sur les pavés un peu trop hauts qui constitue la route. Cible toute trouvée, dommage que l'alcool qui coule dans ses veines d'alcoolique notoire n'anesthésie la douleur qu'il lui assènera quand il sera arrivé là où il le souhaite. Pauvre petit sorcier ridiculement saoul qui se jette volontiers dans la gueule du loup alors que la pluie cesse de tomber sur la ville laissant place à la brume épaisse que même la pauvre lumière des réverbères ne parvient pas a dispersé.

La pluie ne couvre plus les bruits de pas du loups et de sa proie, mais peu importe il n'y a pas de témoin fiable dans ce coin reculé de la ville. Que de la vermine, et d'autres pourritures dans le même genre qui préférerait se couper la langue plutôt que d'avouer ce qui a bien put se passer dans le coin. Endroit parfait pour commettre l'irréparable. Les bruits de pas cesse, les lèvres s'agitent dans un sourire, une détonation, un regard hagard, et c'est la fin. Un corps, mort, s'étale maintenant de tout son long dans la ruelle déserte et brumeuse, le sang s'écoule de l'abdomen entrouvert de la victime, encore chaud, tout est chaud, tout est plaisant pour cet être glacial qui lèche avec délectation cette éclaboussure de sang qui lui marque le visage. Abominable créature, véritable monstre, il reste là face à face avec ses méfaits, admirant la beauté de ses yeux vides de vies qui le fixe, admirant cette expression mêlant stupeur et frayeur. Tout est plaisant dans cette vision, une vision qu'il aimerait temps pouvoir continuer d'admirer... Mais déjà des pas se font entendre, il pourrait s'enfuir partir plus loin, mais il n'en fait rien, c'est peut être là l'opportunité de faire une nouvelle victime. Avide de sang chaud, de cette odeur ferreuse qui s'élève dans les airs. Plus, un peu plus, encore plus, il ne demande que ça, faire verser le sang. Psychopathe, presque maniaque du meurtre.
Pourtant quand cette ombre se fait plus claire, plus définie, il sent son cœur se serrer... Il n'y aura plus de victime ce soir, plus de sang, juste celui de cet homme, pauvre chose, qui git sur le sol les membres pliés dans des angles improbables. Juste un soupir venant accompagner le bruit de ses pas, il la suit, chacun de ses mouvements passant sous son regard scrutateur. Il est frustré, trop peut être pour retenir toute cette fougue meurtrière qui le prend aux tripes... Mais il se refrène, il ne la tuera pas, pas elle, pas maintenant. Il se contentera de jouer la carte de la fidélité à millénium ainsi que celle de la curiosité, modulant ses émotions il ravale son mécontentement.

« Qu'est ce que tu fais là? »

Mais la frustration est telle qu'il ne peut tout retenir, le ton est sifflant presque cassant, mais peu lui importe, il détourne le regard puis fini par s'accroupir à coté de son cadavre. Son manteau traine dans la mare de sang qui se forme à coté du cadavre. Il admire son travail d'un peu plus près, il aime faire ainsi... Un dernier regard pour sa victime, un dernier regard de sa victime, d'un geste las il ferme les yeux de cette homme, personne d'autre que lui n'aura l'honneur de voir cette expression d'horreur. Oui, immense privilège qu'il se réserve, il finit par se relever attendant toujours sa réponse sans vraiment grand intérêt, jouant un rôle comme tout bon caméléon qu'il est.

Je regardais par la fenêtre de la vieille maison Lestrange. C'était une chose qu'il m'arrivait souvent de faire lorsque j'avais besoin de réfléchir. Réfléchir. Cela m'arrivait souvent en ce moment. Je ne savais pas très bien pourquoi, mais les demandes de meurtres étaient de plus en plus nombreuses & surtout il fallait que le travail soit vite fait. Ils sont marrant eux. Je ne peux pas tuer quelqu'un en ne sachant absolument rien de lui. Il ne suffit pas qu'une formule magique. Enfin bref, le plus important n'était pas là. Ce soir là, je n'avais pas besoin de réfléchir. Je savais déjà exactement comment ma soirée aller se dérouler. J'allais me préparer pour sortir comme si de rien n'était. Mais en vérité j'allais me diriger vers un endroit bien précis. Et j'allais faire mon métier. J'allais commettre un meurtre. Encore. Tout se passerait absolument bien, comme d'habitude. Il n'y aurait ni bavure, ni témoin. Le travail sera fait de façon irréprochable car jamais personne ne se doutera qu'une fille comme moi puisse être coupable du meurtre d'un homme saoul qui sortira tout juste d'un pub. Mon corps fut parcouru d'un léger frisson que j'attribuais à l'excitation. Cela faisait tout de même un mois que je n'avais tué personne et je devais avouer que cela me manquait tout de même un peu. Je souris malgré moi, un peu sadiquement. Je poussais un long soupir en voyant la pluie commencer à tomber. Je n'allais évidement pas pouvoir attendre qu'elle s'arrête pour commencer mon travail. J'entrouvris la fenêtre et fermé les yeux, me laissant bercer par le bruit de la pluie. Bruit que je trouvais particulièrement apaisant. Pas que je sois stressé. Simplement, j'étais assez excité à l'idée de tuer quelqu'un après un mois sans meurtre alors il fallait que je sois un peu plus calme pour ne pas faire un faux pas et me retrouver en prison. Car il serait très simple de m'associer à certaines morts de ses derniers mois. Enfin bref, ce soir la question n’était pas là. Ce soir j’allais faire mon métier, et j’allais bien le faire. Personne ne découvrirait que c’est moi, point barre. Après tout, je n’étais pas une débutante, je commençais à vraiment savoir ce que je faisais non ? Je n’avais jamais eu besoin de personne et ce n’était pas aujourd’hui que j’allais me faire prendre. J’allais comme d’habitude admirablement bien m’en sortir.

Cette conviction en tête je commençais à me préparer. Et oui, il ne faut pas croire que j’y allais les mains dans les poches, non, non pas de walegan bistoufly pour une fois. Il y a une vie en jeu. Enfin … c’est vraiment pour l’expression. Parce que franchement, moi, je m’en fichais royalement de sa vie. Ce que je voulais surtout c’était tuer la personne qu’on m’avait demandé d’éliminer. Encore une fois, je sentis un frisson parcourir mon corps. Il courut le long de ma colonne vertébrale et je me secouais histoire de le faire s’arrêter. Je fronçais les sourcils et attrapais un élastique noir avec lequel je nouais mes cheveux en queue de cheval impeccable. Une bonne chose de faite. Mais cheveux ne me gênerait plus voir ma victime. Je réfléchissais ensuite un instant à la tenue que j’allais bien pouvoir porter. Il ne fallait absolument qu’on croit que j’étais là pour un rendez-vous. Je me dirigeais donc vers mon armoire et enfilais une robe noire bustier et des ballerines noires. Malgré la pluie, cela conviendrait parfaitement à faire croire que j’étais là pour passer un bon moment avec mon petit ami … Petit ami qui n’existe évidement pas. Je fronçai les sourcils et pouffai, l’idée même de partagé ma vie avec quelqu’un était pour l’instant tout à fait inimaginable. Cela me fit immédiatement penser au fait que j’étais promise en mariage à un homme, un des membres des milléniums. Mais peu importait, pour l’instant il fallait que je sorte de chez moi. Je regardais un peu mon reflet dans le miroir et soupirais encore, ce que je trouvais idiot de devoir m’habiller comme ça pour faire croire à quelque chose. Mais tempis, là n’était pas le sujet.

Je pris mon sac à main, y fourrais quelque truc utile et d’autre pas le moins du monde. Baguette, parfum, rouge à lèvre, portefeuille. Enfin bref, le plus important c’était la baguette. Je sortirais cette dernière dans peu de temps d’ailleurs. Je souris et ouvris donc enfin la porte de chez moi. Oui, ce n’était pas trop tôt, je le reconnais.

Je me dirigeais donc vers le bar où se trouvait l’homme. Je savais qu’il y serait, car il y allait toujours. Les tueurs à gages c’est encore mieux que les détectives privés. Donc, il serait dans ce bar, il allait boire, tromperais sa femme avec une catin et sortirait du bar, titubant sous l’effet de l’alcool. Je regardais l’heure et pressais légèrement le pas. Il ne fallait pas que je le loupe, sinon l’affaire serait remis au lendemain. Mais j’avais vraiment envie d’en finir ce soir. Il ne fallait donc pas que je le loupe.

Je le vis sortir du bar. Je souris. ENFIN !

-Avada K…

Eh ! Mais je rêve ou quelqu’un vient carrément de lancer un sort à la personne que je m’apprêtais à éliminer. Han, pas juste ! Moi qui me faisais une joie de tuer enfin ! Je fronçais les sourcils et regardais un instant la scène qui se déroulait sous mes yeux. Le tueur s’approchait de sa victime. Je reconnu une silhouette familière. Du moins, elle semblait familière. L’espèce brume m’empêchait d’en être totalement sûr. Je m’approchais donc, baguette en main, prête à lancer n’importe qu’elle formule magique qui me permettrait de transplaner au cas où …

« Qu'est ce que tu fais là? »

Je poussais un soupir de soulagement. C’était bien quelqu’un que je connaissais. Je baissais ma baguette, sans pour autant la ranger. On ne sait jamais après tout. Surtout quand il s’agit de lui. Je regardais l’homme à terre en fronçant les sourcils. Il était chiant. Il venait de m’enlever le plaisir de tuer à nouveau. Je n’avais plus qu’à recommencer tout du début. Je fis la moue et me décidais enfin répondre.

« J’allais tuer cet homme … mais tu m’as coupé l’herbe sous le pied »

Je lui avais répondu comme il m’avait parlé. D’un ton sec, pas jusqu’à être cassant non. Mais ça me mettait la haine quand même.

La silhouette élancée de cette femme se découpe dans l'obscurité de la ruelle, chacun de ses pas raisonnant sur les vieux pavés. Combien d'homme se sont laissés prendre à cette beauté dangereuse? Combien ont succombé à son charme comme à sa magie? Il n'en sait rien, et se fiche de tout cela, elle ne lui apparaît à lui que comme une certaine gène qui l'empêche de se satisfaire de la délectation qu'il pourrait éprouver à admirer cet œuvre qu'il a créé avec envie et passion.
Il reste là, accroupie à coté de cet homme, victime d'une folie sans nom, trempant dans son propre sang qui se déverse petit à petit entre les pavés jusqu'au caniveau mélangé aux vulgaires eaux de pluies. C'est un spectacle qu'il aurait aimé pouvoir regardé jusqu'à sa fin, mais elle est là et il ne peut que se résoudre à se relever silencieusement. Pas le moindre soupir d'exaspération ne passe la barrière de ses lèvres et pourtant c'est une immense colère qui semble bouillir en lui.

« J’allais tuer cet homme … mais tu m’as retiré ce plaisir ! »

Qu'importe, si elle souhaitait vraiment le tué, elle n'avait qu'à être plus rapide, qu'y peut il lui si elle est dotée d'un degré d'incompétence aussi élevé. Il jette un dernier coup d'œil à sa victime avant de se tourner vers elle. Peut être devrait il lui montré à elle ce qu'est le plaisir de tuer quelqu'un, peut être devrait il lui montré le véritable visage, celui d'un psychopathe allié à celui d'un sorcier. Il aimerait tant pouvoir faire couler son sang, pouvoir rattraper ce plaisir qui lui a échapper, il aimerait tant en faire une victime, d'en faire une si jolie poupée exsangue... Mais il ne peut pas, il n'en a pas le droit.
Passant sa langue sur ses lèvres, il ne peut cacher cette envie qui le ronge. Son regard suit le moindre de ses mouvements, comme le ferait un félin attendant le bon moment pour se jeter sur sa proie. Il se devrait de cacher ce sourire de carnassier qu'il arbore mais rien n'y fait, les images s'imposent d'elle même à son esprit et c'est bien le corps de la sorcière qui s'impose à son esprit, un corps vide de vie. Une nouvelle crise de folie se profile et c'est avec une certaine difficulté qu'il ravale cet instinct de meurtrier sans réelles certitudes d'y parvenir.

« Tu devrais partir. »

Oui, elle devrait partir tant qu'il en est encore temps, tant qu'il peut encore contenir ce monstre de cruauté qui l'habite, elle devrait s'enfuir avant qu'il ne soit trop tard. Le ton ne se fait pourtant pas impérieux, presque un peu trop gentillet si ce n'est charmeur, mais son sourire à tout d'effrayant. Qui peut donc se venter d'avoir vu Ahn Chae Ryul arborer un sourire sincère, cela fait déjà bien longtemps qu'il ne sourit plus sans raison... Ou sans cette envie de meurtre qui le tenaille face à une proie. Il se fait charmeur, son sourire reste, il ne bouge pourtant pas, croisant ses mains derrière son dos pour ne former qu'un unique étaux sur ce morceaux de bois qui a déjà commit tant de meurtre.
Il sait pourtant qu'il ne doit pas, il sait que ce sont des choses interdites que de tuer ces gens qu'on lui a présenté comme des associés ou tout simplement des sous-fifres, mais nulle n'est irremplaçable à ses yeux. Psychopathe qu'il est sent son sourire s'élargir en un rictus malsain, le sang envahit petit à petit chacune de ses visions, il commence à perdre pied au fur et à mesure que sa raison s'évapore. Il ne doit pas mais il sent la pression l'écraser petit à petit, que son les obligations face à cette passion dévorante qu'il a développer depuis si longtemps pour le sang, la violence et le meurtre?! Rien.

« Tu n'as pas peur?! Pourtant moi si j'étais toi je fuirais vite... Très vite. »

Un pas, il ne fait qu'un pas en avant, un pas plein d'ambiguïtés, chargé d'un charme destiné à laisser sa proie pleine de confiance hypnotisée par cette prestance machiavélique qu'il dégage, mais aussi d'une ménage palpable. Il n'est plus temps de fuir, la limite entre la folie et la maitrise de soit n'existe plus, et c'est avec ce sourire accompagnée de ce regard froid qu'il efface à présent toutes les certitudes qui pouvaient exister jusqu'à maintenant.